Article test


Comment vivez-vous les poursuites de la CPI ?
Il y a deux mois, on nous appelait de plusieurs pays, en nous disant : "Si vous partez en exil, on fera cesser les poursuites. On réglera ça." Ça signifie que ce n'est pas un véritable tribunal. C'est un outil pour nous mettre sous pression. Mais on pense plus à la bataille en cours, pour l'instant, qu'à la CPI. Dieu est avec nous, on va se battre, et on gagnera. Ils (le Conseil national de transition (CNT), les rebelles) sont du côté du Mal. Ils commettent des horreurs. Benghazi est comme Mogadiscio, avec des terroristes partout.
Vous dites "ils" pour qualifier le CNT. Vous ne souhaitez pas les qualifier de rebelles ?
Je les appelle plutôt des rats. Ils n'ont aucune chance de prendre le contrôle de la Libye par le biais de l'OTAN et de la France. Les rats sont très fiers d'eux-mêmes. Ils n'étaient personne. Maintenant, ils sont reçus à l'Elysée, au 10 Downing Street, chez Obama. Il y a des avions, des sous-marins qui font la guerre pour eux. C'est comme au cinéma, mais le peuple ne les soutient pas. Un jour, vous vous souviendrez de ce que je vous dis : les rats n'ont strictement aucune chance de contrôler ce pays. Ce sont des traîtres. Ils travaillent avec des Européens, des Américains, d'autres encore pour bombarder leur propre peuple.
Il y a aussi des pays africains qui soutiennent le CNT.
La France a ses valets en Afrique. Ils ne vénèrent pas Dieu, ils vénèrent l'Elysée. Certains ont leurs raisons. Abdoulaye Wade (le président sénégalais) a reçu 20 millions d'euros pour son fils (Karim, son possible successeur). C'est le Qatar qui a payé, nos espions nous disent tout. Mais nous avons de nombreux amis sur le continent.
Il y avait à l'origine de cette crise un mouvement de contestation du pouvoir en Libye.
Les véritables enjeux sont l'argent, l'argent, l'argent et le pétrole. Personne ne soutient les rebelles en Syrie, par exemple. Mais ici, il y a du pétrole. La Libye est un gigantesque gâteau que les pays (étrangers) veulent se partager. Ça suffit, on n'est pas dans un bazar. On fait couler le sang des gens pour pouvoir signer ces contrats.
Le Monde  copyright